À la pêche aux Mulettes !

Les mulettes, parfois également appelées Naïades, vivent dans les cours d’eau, les étangs ou les lacs. Ces bivalves d’eau douce ne représentent pas seulement un ensemble taxonomique complexe à déterminer, puisqu’il s’agit véritablement d’un groupe clé dans l’équilibre de nos rivières. En effet, en filtrant l’eau par l’intermédiaire de leurs branchies pour se nourrir de phytoplancton, ils apportent la transparence de nos cours d’eau. D’autre part en se fixant dans le lit de la rivière, ils garantissent une certaine stabilité des sédiments. Ces qualités sont d’autant plus remarquables que certaines espèces sont très longévives et assurent ce rôle durant parfois plus d’un siècle.

De plus, elles sont un des meilleurs bioindicateurs du milieu aquatique. N’étant évidemment que très peu mobiles et installées pour de nombreuses années, les mulettes sont très sensibles à la modification de leur environnement. La reproduction externe de ces mollusques est une phase qui les rend d’autant plus exigeantes quant à la qualité du milieu. Premièrement, la qualité de l’eau est très importante. Pour
exemple, une concentration en nitrates supérieure à environ 1.5 mg/l ne permet pas à la reproduction de la Mulette perlière d’aboutir. Et deuxièmement, elles dépendent de certaines espèces de poissons souvent migrateurs qu’elles utilisent comme hôte au stade larvaire afin de coloniser la rivière. Encore pour exemple, la Grande mulette dépend historiquement de la présence de l’Esturgeon comme poisson-hôte.
La continuité écologique doit donc être respectée pour que ces deux espèces puissent se rencontrer.

C’est pour ces différentes raisons qu’à partir de cette année, NE17 réalise des inventaires des bivalves d’eau douce sur le territoire de la Charente-Maritime. En effet, les connaissances de la répartition de ces mollusques présents dans les rivières de Nouvelle-Aquitaine et plus précisément du 17 restent encore très lacunaires. À ce jour, 7 des 11 espèces de Mulettes connues en France ont déjà été observées sur le
département et quasiment autant d’espèces introduites viennent concurrencer nos populations. 

Si lors de vos sorties en canoë, pêche, balade ou autres activités aquatiques, vous souhaitez nous aider,
n’hésitez pas à récolter les valves/coquilles d’individus morts qui se trouvent généralement dans les laisses de crues des rivières ou des étangs. Indiquez le lieu exact, la date de la découverte ainsi que le nom de l’observateur.

Ce programme est financé par la DREAL, la Région Nouvelle Aquitaine et l’Agence de l’Eau Adour Garonne.

Crédit photo : Margaritifera auricularia – © Miguel Gailledrat Vienne Nature

 

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