Société Rochelaise d’Enrobés : les populations exposées sont toujours ignorées

Début juin le CODERST (conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires) s’est vu présenter un projet d’arrêté préfectoral concernant la Société Rochelaise d’Enrobés, entreprise de fabrication de bitumes et enrobés routiers installée à Périgny.

Force est de constater que malgré les interventions de Nature Environnement 17 et de Saint Rogatien Protection Nature auprès de la préfecture, le risque auquel sont exposées les populations avoisinantes n’est toujours pas pris en compte !

Il est scandaleux qu’au vu du doute patent sur une corrélation entre les émissions de micro polluants HAP et BTEX (reconnus comme hautement toxiques par la communauté scientifique) et l’apparition depuis 2009 de pathologies graves frappant la population riveraine- les services de l’État persistent à affirmer, cela suite à 2 uniques tests de la qualité de l’air sans valeur scientifique, que la SRE n’a pas d’impact sur la santé publique.

En effet, plusieurs cas de leucémie et de lupus ont été constatés dans le lotissement le plus proche de l’installation SRE, tous au même endroit… là où les poussières et les odeurs se font parfois insupportables comme en témoignent les dizaines de formulaires de réclamation adressés à la préfecture par les riverains… qu’apparemment on préfère ignorer, alors que deux enfants viennent de décéder des suites d’une leucémie.

Une pétition rassemblant 430 signatures d’habitants de Saint Rogatien et de Périgny et faisant état de pathologies graves constatées aux abords de l’usine avait déjà été envoyée au Préfet en 2008.

Or, depuis des années, les rejets en composés organiques volatils (COV) totaux de l’entreprise ne sont pas conformes à la réglementation, sans que les services de l’État ne semblent s’en inquiéter. Il a d’ailleurs fallu plus 6 années depuis la première alerte des riverains avant que l’État n’impose l’arrêt de l’utilisation du fioul lourd sur l’installation.

En effet, si ces rejets dangereux devraient stopper en 2015 avec la mise en place d’une nouvelle centrale au gaz naturel, il n’existe aujourd’hui aucune évaluation des émanations en HAP et BTEX qui ont été subies depuis des années et de leur impact sur la santé des riverains. Les pathologies constatées sont elles effectivement liées au fonctionnement de cette usine ? Les riverains ont le droit de savoir, c’est pour cela qu’une étude sanitaire s’impose, et vite !

L’arrêté présenté au CODERST n’aborde pas du tout ces enjeux, alors que la législation sur les installations classées impose de prendre toute mesure pour protéger les populations, Nature Environnement 17 a donc voté contre et le représentant de l’ARS (Agence Régionale de Santé) s’est abstenu.