Alors que 7 irrigants étaient convoqués hier au Tribunal de Police de La Rochelle pour avoir irrigué leurs parcelles de maïs malgré les arrêtés sécheresse de l’été 2022, la FNSEA 17 a multiplié les tentatives d’intimidation.
Dès 9h, des tracteurs étaient présents devant les locaux de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de La Rochelle qui a osé organiser des contrôles l’été passé.
Des tracteurs ont ensuite fait la route jusqu’au domicile privé du Vice-Président de Nature Environnement 17 dont la seule tare est d’avoir mis en place une cellule juridique pour faire respecter le droit de l’environnement par des actions en justice.
Pour la seconde fois, sa propriété a été saccagée, taguée d’insultes homophobes et des portraits de lui ont été affichés. Une plainte a été déposée.
Dans le même temps, des administrateurs de Nature Environnement 17 se font publiquement prendre à partie lorsque l’association intente des recours.
Il est lamentable que les membres d’une association de protection de l’environnement œuvrant dans l’intérêt général subissent de telles pressions.
Dans le cadre du débat démocratique, il est parfaitement légitime de se tourner vers la Justice pour faire correctement appliquer le droit. Si des actes et des projets sont annulés par le juge c’est en raison du non-respect du Code de l’environnement et non des recours de Nature Environnement 17.
Le mail d’appel à manifester de la FNSEA 17 et des JA 17 démontre que les syndicats de l’agriculture intensive (ou dite « conventionnelle ») sont encore déconnectés des enjeux environnementaux actuels.
La détresse incontestable de la profession est instrumentalisée dans un discours qui ne sert que les lobbies (l’appel à manifester mentionne que l’interdiction des pesticides serait un courant de pensée utopiste, remet en question la nouvelle PAC et valorise l’irrigation alors qu’elle ne sert que les intérêts d’une minorité et qu’elle est largement utilisée sur des cultures céréalières pour des volumes d’eau faramineux, …).
Les éléments de langage martelés par les syndicats d’irrigants ne sont plus entendables. Le maïs ne nourrit pas la France, l’arrêt de l’irrigation des céréales n’entrainera pas de pénurie alimentaire, la souveraineté alimentaire de la France n’est pas assurée par des cultures céréalières exportées à l’étranger.
Une sortie de ce modèle existe et est de plus en plus utilisée par des agriculteurs qui ont su adapter leurs pratiques.
La diminution de la ressource en eau et l’urgence écologique impliquent que l’ensemble des acteurs prenne ses responsabilités. Il est évident que les efforts exigés des plus gros pollueurs seront plus importants que les autres.
Pour rappel, Nature Environnement 17 ne s’oppose pas à l’irrigation lorsqu’elle concerne des cultures locales aux réelles plus-values (maraichage, élevage …). Ce sont justement les grandes exploitations intensives qui s’accaparent l’eau en asséchant les sols des plus petits.
Du reste, les responsables du mal-être de la profession agricole ne sont pas les associations de protection de l’environnement qui tentent de protéger les milieux et de trouver des solutions à la crise écologique. Le changement climatique impose de repenser les modèles afin qu’il soit encore possible pour les agriculteurs de produire demain.
Sont fautifs les lobbies de l’agriculture intensive qui enferment une partie du monde agricole dans un cercle de dépendance irrigation-pesticides ainsi que l’Etat qui continue de privilégier les intérêts économiques d’une agriculture destructrice au détriment des petites exploitations.
Nature Environnement 17 demande des réponses fermes des autorités publiques à ces agissements violents qui ne font qu’accentuer les tensions.
Elle exige également une prise en compte concrète de l’environnement de la part de l’Etat et de la Préfecture et non un arbitrage constant en faveur d’intérêts économiques. Dans un contexte de dérèglement climatique, il est anormal de faire reposer l’application du droit de l’environnement sur les associations. Cette attitude revient à leur faire supporter la colère de ceux auxquels on demande des adaptations sans jamais avoir à prendre ses responsabilités.
Pour nous soutenir face à ces actes d’intimidation, il est possible d’adhérer à l’association et/ou de faire un don par courrier au 2 Avenue Saint-Pierre, 17700 SURGERES.