Flore des rivières

Après deux années de prospection des cours d’eaux de Poitou-Charentes le programme « Flore des rivières » entre dans sa phase finale. En Charente-Maritime, plus d’une quarantaine de masses d’eaux ont ainsi été prospectées à pied ou en bateaux à la recherche des herbiers de notre département. La flore de nos rivières souffre en effet d’un déficit de connaissance en raison de la difficulté d’accès de ses végétations. Les prospections visaient ainsi à cibler volontairement ces espèces pour les trouver sur les secteurs où elles n’étaient pas encore connues tout en profitant du programme pour mettre à jour nos connaissances sur les espèces exotiques envahissantes de nos rivières.

Herbier de Callitriches © S. Bimont/NE17

Ce programme sur lequel ont participé la LPO France et Nature environnement 17 dans le département a permis l’amélioration des connaissances sur la répartition d’espèces d’intérêts depuis le début du programme en 2023. Le Potamot coloré (Potamogeton coloratus) a ainsi été trouvé sur trois nouveaux secteurs portant ainsi à 16 le nombre de station où cette espèce vulnérable est connue dans le département. Parmi les espèces subissant un déficit de prospection, les characées représentent bien cette problématique en raison de leur discrétion. Pour n’en citer qu’une, la dernière mention de la Nitelle opaque (Nitella opaca) en Charente Maritime remontait à 1978. Si cela ne signifie pas forcément que cette espèce est rare, cela démontre bien que nos connaissances actuelles de certaines familles végétales aquatiques sont encore très lacunaires.

Potamot coloré © S. Bimont/NE17

Les conditions météorologiques particulièrement pluvieuses de 2024 ont été, contrairement à ce qui était espéré, plutôt néfastes au développement de la végétation aquatique. Les précipitations ont apporté beaucoup de sédiments dans les cours d’eaux complexifiant la recherche des herbiers. Ces derniers rencontrèrent des difficultés à se développer en raison du débit fort des rivières durant plusieurs mois ce qui retarda leur croissance. L’explosion des écrevisses pourraient également être une explication à ce retard, celles-ci mangeant les végétations aquatiques. Cela a néanmoins eu pour effet de permettre à des herbiers de se développer dans des endroits habituellement peu propices comme des petits ruisseaux et des fossés s’asséchant généralement de manière précoce. C’est le cas d’un petit affluent de la Seudre, s’apparentant à un fossé, qui est devenu pour un temps le refuge de deux espèces patrimoniales ; la Lenticule à trois lobes (Lemna trisulca) et le Myriophylle verticillé (Myriophyllum verticiliatum).

Lenticule à trois lobes et Myriophylle verticillé © B. Besse/LPO

 

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