Les associations Nature Environnement 17, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et SOS rivières et Environnement se sont regroupées pour faire annuler le projet de construction et d’exploitation de 22 réserves de substitution sur le bassin de la Boutonne.
Elles dénoncent :
- L’iniquité : Ce projet profite à une soixantaine d’irrigants qui seront raccordés aux 22 réserves, et à une centaine d’adhérents à l’association des irrigants (ASA Boutonne) qui auront le droit de continuer à prélever comme avant pendant l’été, en oubliant les 1500 exploitants agricoles du bassin qui devront se passer d’eau s’ils refusent de payer ces ouvrages.
- Le surdimensionnement : Les réserves représentent un volume de près de 6 millions de m3 pour environ 5% des agriculteurs. C’est un véritable accaparement de la ressource en eau, qui est, aux termes de la loi, un patrimoine commun. En outre, 180ha de terres agricoles seront occupés par ces réserves, donc soustraits à leur vocation.
- Les atteintes à l’environnement : aucune contrepartie environnementale n’est exigée, un « projet de territoire » se contente de vagues promesses d’amélioration des pratiques agricoles, de diminution des produits chimiques et d’économie d’eau, qui ne sont basées que sur le volontariat !
- Les risques pour les cours d’eau: il n’existe aucune garantie que les rivières couleront l’été car les seuils de gestion n’ont pas été réévalués. Sur le cours d’eau principal de La Boutonne, les seuils autorisant le remplissage des réserves sont très nettement insuffisants ; quant aux affluents, il est permis d’y pomper jusqu’à ce que l’eau s’arrête de couler…
- Les menaces sur la biodiversité: le secteur concerné abrite des sites de reproduction et de rassemblements de l’Outarde canepetière, de l’Œdicnème criard et de plusieurs espèces de busards, particulièrement vulnérables à l’intensification de l’agriculture. Certaines des réserves projetées se trouvent au sein du périmètre d’extension ou à proximité immédiate de la Zone de Protection Spéciale « Plaine de Néré à Bresdon », site classé Natura 2000 où subsistent les dernières outardes de Charente-Maritime.
- Le financement public : ce projet d’environ 32 millions d’euros sera financé à 70 ou 80% par l’agence de l’eau (factures d’eau du consommateur), le département et la région. Pourtant, les seuls bénéficiaires seront les agriculteurs ayant accès à ces réserves, qui verront augmenter la valeur de leurs terres agricoles.
Deux recours communs ont été déposés devant le Tribunal Administratif contre les arrêtés signés par le préfet en dépit des nombreuses critiques de citoyens exprimées lors de l’enquête publique ainsi que l’avis défavorable de la commission d’enquête sur la déclaration d’intérêt général.
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