Communiqué de presse : Enquête publique à venir « Autorisation de prélèvement estival pour l’irrigation sur le bassin de la Seudre »

Du 23 janvier au 24 février 2017 la demande d’autorisation de prélèvement estival pour l’irrigation agricole sur le bassin de la Seudre présentée par la Chambre Régionale d’Agriculture va faire l’objet d’une procédure d’enquête publique. A la lecture des documents joints à l’appui de ce processus, nous déplorons la persistance d’une totale sous-évaluation des dommages causés par ces prélèvements d’eau dans les nappes phréatiques à l’encontre de l’ensemble de la biodiversité et des écosystèmes ; ceci malgré les constats d’une dégradation inexorable et continue depuis plus de 30 ans. Outre l’absence d’étude sérieuse sur la faune et la flore, aucune disposition législative imposant des mesures d’évitement, de réduction et de compensation n’est envisagée pour 2017. Par ailleurs le volume demandé pour 2017 ne correspond pas avec ce que le milieu peut fournir puisque malgré une consommation annuelle de l’ordre de 7 millions de m3, ce sont 10 millions qui sont demandés sur la Seudre.

Le caractère insoutenable de ces pratiques agricoles prétend être pris en compte à moyen terme  mais les modalités retenues sont de nature à aggraver la situation puisque les cultures plus économes en eau sont marginalisées au profit d’un projet gigantesque de construction de réservoirs dont les études de faisabilité et les autorisations ne sont ni réalisées ni acquises. Le changement climatique avec une baisse de 50% du flux des rivières en été et de de 20 % à 40 % en débit naturel rend ces coûteux projets financés sur fonds publics extrêmement hasardeux dans le cadre d’une volonté de pérennisation des surfaces occupées par les maïs hybrides.

Au lieu de rechercher une sécurisation de cultures adaptées et résilientes, la stratégie retenue est celle d’une fuite en avant vers toujours plus d’eau alors que le milieu naturel verra une baisse de 20% de la pluviométrie et une forte hausse de ses besoins. Malgré la validation par la Commission Locale de l’Eau du SAGE Seudre en juin 2016, lequel évoquait l’étude d’un projet pour un volume de 3 millions de m3 de réserves de substitution, reprenant les termes du protocole signé entre l’État et la profession agricole en 2011, la présente demande propulse unilatéralement la projection de ce volume à 4,5 millions de m3 sans que l’on ne sache si les 3 millions sont déjà compatibles avec les capacités du milieu naturel. De surcroît est mentionnée la volonté de retirer, une fois les réserves en place, les volumes provenant des forages en nappe captive du total des montants prélevables estivaux, alors que ces volumes actuellement puisés dans des nappes captives sont inclus dans les montants autorisés et concernent environ 30% de la totalité des 561 forages pour l’irrigation dans le bassin de la Seudre. Aucune mesure n’est prévue pour encadrer et comptabiliser ces prélèvements en nappes captives et les dispositions du SAGE les concernant, pourtant minimalistes au regard de leur classification stratégique en ZPF pour l’eau potable (Zone pour le Futur) par le SDAGE Adour Garonne ne sont pas intégrées.

Les projections affichées dans ce document permettraient une mise à disposition d’un volume proche de 10 millions de m3, bien au-delà de la consommation actuelle, alors que les modalités des Projets de Territoire spécifient le caractère impératif d’une baisse globale du volume consommé. Ce projet global apparaît aussi néfaste à court terme qu’à long terme et nous attendons du monde politique une vraie prise en compte de la durabilité environnementale, dont la viabilité de notre avenir dépend.

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Nature Environnement 17 – n.environnement17@wanadoo.fr

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