Participation à la consultation publique – Éolien Offshore au large d’Oléron

Le 8 février 2017, l’Etat lançait une consultation publique sur un projet de parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron, consultation se terminant le 28 février 2017.

En tant qu’association de Protection de la Nature et de l’Environnement, Nature-Environnement 17 (NE17) soutien le développement des énergies renouvelables et accompagne de nombreux projets de développement de l’éolien terrestre depuis plus de 10 ans.

Cependant, NE 17 a toujours été opposée au développement de l’éolien dans des secteurs protégés ou dans des secteurs identifiés pour leur valeur écologique (sites NATURA 2000, RNN, RNR, APPB, etc.), position qu’elle a réaffirmée lors de son Comité Directeur du 29 novembre 2016, s’opposant ainsi au projet éolien Offshore au large de l’île d’Oléron.

En effet, le secteur proposé, d’environ 120 km², doit correspondre au secteur de moindres contraintes, qu’elles soient économiques, sociales ou environnementales. Hors, les contraintes environnementales semblent ici avoir délibérément été oubliées…Le secteur proposé se trouve en effet en plein site NATURA 2000 et en plein Parc Naturel Marin lequel a été créé il n’y a même pas 2 ans en avril 2015.

Oléron : zone en consultation

Oléron : zone en consultation
Source : DREAL Nouvelle Aquitaine

Le choix d’un tel secteur contrevient manifestement à la doctrine Eviter-Réduire-Compenser qui doit guider tout projet d’aménagement, l’évitement de l’impact environnemental est ici totalement absent. Ce secteur, ayant justifié la création d’un Parc Naturel Marin, est en effet d’une richesse exceptionnelle concernant l’avifaune et notamment les oiseaux marins, dont certaines espèces comme le Puffin des Baléares possède un statut de conservation extrêmement préoccupant à l’échelle internationale. Notons qu’à ce titre, l’Agence des Aires Marines Protégées s’est prononcée défavorablement au projet éolien.

Concernant, les chauves-souris, espèces toutes protégées et particulièrement impactées par l’éolien, probablement dans une plus forte proportion que les oiseaux, aucune étude n’est aujourd’hui conduite en France concernant la migration de ces espèces et a fortiori de leur fréquentation du milieu marin. Différentes études en Europe font état d’une activité importante des chauves-souris en pleine mer durant la migration et de nombreux cas de mortalité ont été rapportés sur des plateformes gazières ou pétrolières Offshore. La quantification de l’impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux et des chauves-souris est par ailleurs une obligation règlementaire depuis le classement en ICPE de ces installations en 2011, or, la mesure de cet impact est tout simplement impossible en pleine mer…

Autant les informations concernant la richesse exceptionnelle du site est avérée pour les oiseaux, autant, aucune donnée n’est disponible à ce jour permettant de caractériser l’importance du site lors de la migration des chauves-souris.

Aujourd’hui, d’après le MNHN, les espèces communes de chauves-souris et curieusement les plus impactées par l’éolien subissent un déclin sans précédent (-46 % entre 2006 et 2014). Des études scientifiques montrent que près de 200 000 chauves-souris sont tuées chaque année par les éoliennes en Allemagne. Le risque de disparition de certaines espèces est aujourd’hui posé.

De plus, lors de l’identification des différentes zones à proposer sur la façade atlantique pour le développement de l’éolien Offshore en 2009-2010, l’Etat a défendu l’absence de développement sur ce secteur étant donné les enjeux biologiques manifestes et garanti l’intégrité de cette zone auprès de la Commission européenne.

Pour tous ces arguments, Nature-Environnement 17 condamne fermement ce projet et demande son retrait pur et simple.

Aussi, Nature Environnement 17 vous invite vivement à participer à cette consultation publique en vous inspirant de notre argumentaire tout en prenant garde à adapter votre réponse car les dépositions identiques ne compteront que pour un seul avis.

Vous trouverez ici le communiqué de presse publié par Nature Environnement 17 en réaction à cette consultation publique.